Recueillir la mémoire des enfants de Harkis

Entretiens /capsules sonores (Recueil en cours)

Extraits sonores d’une série d’entretiens réalisés pour la Commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les Harkis 

NADIA GHOUAFRIA

Nadia est née en 1971. Elle n’a « pas connu les camps ». Ses parents , originaires d’Annaba, ont quitté l’Algérie en novembre 1962. Ils ont transité au Château de Lascours et à St Maurice l’Ardoise, ont vécu à Marseille avant de rejoindre Bagnol-sur-Cèze où elle est née. Dans les années 2015, elle s’investit dans la préservation de la mémoire des harkis et rejoint l’association l’Aracan. Menant des recherches personnelles, elle découvre aux archives un document prouvant l’existence du cimetière sauvage de Saint-Maurice-l’Ardoise et se bat pour qu’il soit retrouvé et réhabilité. Il est découvert en mars 2023. 30 enfants et un adulte y ont été enterrés.

Extraits d’un entretien réalisé à Nîmes en septembre 2024.

KAMEL BEN MOUSSA

Né en 1965 à Avignon, Kamel a été marqué par son enfance dans le quartier Beau soleil, et les scènes de violences auxquelles il a assisté. A 9 ans il déménage dans le quartier la “croix des oiseaux” et témoigne de l’ouverture que lui ont apporté l’école et la maison des jeunes au milieu des années 70. Il travaille plus tard dans l’animation et l’insertion et s’engage dans des associations, porté par la volonté de transmettre l’histoire des harkis.

Entretien réalisé à Avignon en Juillet 2024.

BACHIR BOUREKOUCHE

Bachir Bourekouche est né en France en 1967 à Moulin dans l’Allier, dans une famille Chaouia de 11 enfants. Son père était militaire, il a combattu pendant la seconde guerre mondiale puis il a fait partie d’un groupe mobile de sécurité à Sétif à partir de 1955. A sa naissance, la famille de Bachir vivait dans une cité d’anciens mineurs à St Hilaire, puis ils ont rejoint un hameau de forestage dans le Cantal où ils ont vécu jusqu’en 74. Après le lycée, Rachid a rapidement rejoint Paris. Il témoigne de son engagement associatif à partir des années 90 et évoque longuement la souffrance du déracinement et de ses conséquences psychiatriques chez les Harkis et leurs enfants.

Entretien réalisé à Paris en juillet 2024.

FERROUDJA RAHOUI

Ferroudja Rahoui est née en Kabylie en 1952 et y a vécu jusqu’en 1963. De 63 à 73, elle a habité avec sa famille le hameau de forestage de Roybon. En 1972, elle est entrée à la faculté de lettres avant d’intégrer Sciences Po à Grenoble. Elle a fait carrière dans la fonction publique. 

Ferroudja possède une mémoire précise de son enfance en Algérie et de la façon dont la guerre a bouleversé la famille. Elle témoigne de l’injustice qu’elle a ressentie très tôt en France et de sa révolte intérieure, qu’elle a transformée en une force pour aller de l’avant et poursuivre ses études avec excellence.

Entretien réalisé en mars 2024 à Compiègne.

DAOUIA MEBARKI

Daouia Mebarki est née en Kabylie en 1956. Elle est la petite soeur de Ferroudja. Elle vit toujours dans région de Roybon où elle s’est mariée et a travaillé pendant quarante années à l’usine Peugeot. Son témoignage est marqué par ses années dans le hameau de forestage et le traumatisme causé par les mauvais traitements qu’elle et sa famille ont subis.

Entretien réalisé en décembre 2023 à Saint-Siméon-de-Bressieux

REINETTE GIRARD

Reinette Girard est née dans le sud de la France en 1970, dans le hameau de forestage de Collobrières. Elle est la dernière des filles d’une famille de 9 enfants. Elle témoigne du poids des silences qui ont émaillé son enfance et du parcours thérapeutique qui l’a amenée à exercer elle-même depuis 2019 comme psychanalyste.

Entretien enregistré en février 2024 à Marseille.

Les entretiens dans leur intégralité sont disponibles sur le site https://harkis.gouv.fr/centre-de-ressources/sources-humaines-temoignages